Aujourd’hui, Elodie Sene, notre chargée de projets artistiques, était à l’Université Paul-Valéry de Montpellier pour assister à la conférence “Art&Sciences” dans le cadre de l’événement « La Mer Monte à Paul Va » . Voici son retour sur une intervention aussi originale qu’inspirante.
Chantent les huîtres ! Les sons du travail ostréicole sur l’Etang de Thau
Le duo formé par Julie Dulat, doctorante en anthropologie, et Juliette Mariel, ethnobotaniste et plasticienne, a présenté leur projet à la fois artistique et scientifique mêlant art et recherche , autour du quotidien des ostréiculteurs de l’Étang de Thau.
L’objet de la thèse de Julie ? « Comment l’influence de la vision du futur de l’ostréiculture par les ostréiculteurs impacte leurs pratiques actuelles. »
Mais très vite, la méthode classique de l’anthropologie a montré ses limites. C’est là que l’art est venu enrichir la démarche.
Avec l’expertise sonore de Juliette, elles ont conçu une approche originale : enregistrer les sons du travail ostréicole — les machines, l’eau, les coquilles, les oiseaux… Ces sons bruts ont ensuite été réécoutés par les ostréiculteurs eux-mêmes, accompagnés d’interviews pour recueillir leurs perceptions et ressentis.
Les résultats?
- Les sons perçus comme pénibles au départ sont finalement devenus de véritables repères rythmiques et informatifs, révélateurs d’un savoir-faire sensible.
- Les ostréiculteurs étaient capables de reconnaître leurs propres gestes, leur mas, voire leurs collègues, uniquement à l’écoute des sons.

Une mise en forme artistique sensorielle, auditive et immersive
Deux œuvres sonores sont en cours de création pour retranscrire ce processus :
- Une création immersive à écouter à l’intérieur d’une huître géante, comme un casque.
- Trois moules de mains d’ostréiculteurs diffusant des montages sonores (bruits + témoignages), accompagnés des outils liés aux tâches enregistrées.
Ces œuvres seront présentées lors du festival « Temps de l’étang » du 23 mai au 15 juin 2025 à Mèze.
Cet événement illustre une nouvelle fois la richesse du dialogue entre science, art et société, et confirme l’importance de l’approche sensible dans la médiation scientifique, une démarche que nous portons aussi au Seaquarium à travers nos projets artistiques.